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Égarements

by K1000

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1.
Prélude 01:12
Bienvenue dans un univers multifacette Fait de paradoxes et de contradictions acerbes. Cet album vient pour cracher cet alcool Qui macère, dans les alcôves de ma cervelle, À grand renfort de métaphores. J'y expulse mes nerfs et désaccords majeurs Sur des accords mineurs sans préliminaire, Voici mon vomi, livré sans compromis, seul un cro-mi Pour extirper ce comprimé de mes chroniques. C'est un moyen d'expression plus que de séduction, Par déduction, il rebutera certains voire Provoquera la répulsion. L'antidoxa est une contre-voie, un contre-poids, Elle est également l'étape nécessaire à un Dépassement, à une voie de détachement. Alors, Bienvenue dans mes égarements.
2.
Je ne me définis pas par ma nationalité, Ni par la ville où j'habite ou celle où j'ai habité, Je ne me définis pas par mes ancêtres, Qui étaient-ils en fait? Qu'est-ce que j'en sais? Pourquoi serais-je fier de là où je viens, ou bien Honteux, Je n'y suis pour rien. Je ne me réclame d'aucune idéologie, D'aucun parti, d'aucune communauté, d'aucune doctrine. Je ne me sens bien sous aucune bannière, Je vois les slogans, les pancartes, comme des barrières. Le « que fais-tu dans la vie? » est pire qu'une obsession, Pourtant je ne me définis pas par ma profession, Ni ma confession, car mes croyances comme Mes non-croyances portent des parcours qui sont les leurs, Et j'avance sans leurre, ni indication, N'ayant ni appartenance ni destination. Mon identité dissoute. Je suis de ceux qui doutent. Par les temps qui courent, Je ne me reconnais dans aucun discours. Mon identité dissoute, je suis de ceux qui doutent Et ne me reconnais dans aucun discours. Sans passion, noyé dans la cohue, Certains diront que ma génération est dissolue. Je n'ai pas de conscience de classe, Combien sont dans ce cas, au sein des entrelacs. Je ne suis qu'une quantité négligeable, Pour tout outil qui voudrait me saisir j'ai L'identité abolie, je n'suis qu'un anonyme, Bercé par l'anomie en quête d'harmonie. Mon voisin est différent, mais il ne m'effraie pas, L'identité est ambivalente, car elle soude mais sépare. Et si le nombre fait la force, je suis impuissant. Et si l'identité est un facteur de résistance, Je suis à l'abandon. pourquoi se battre en retraite? Je n'ai pas d'attente, ni de lutte ni de rêve, Pourquoi veux-tu que je lève le glaive? Je n'ai ni ennemi, ni révolte, je traine Dans une masse sans dénominateur commun, Comment alors veux-tu qu'une cohésion commence? Je n'aime pas être étiqueté, car je n'aime Pas être dicté, non voisin, je préfère rester crypté, Et s'il faut diviser pour mieux régner ici, Saches que rien ne nous divise car rien ne me définit. Mon identité dissoute. Je suis de ceux qui doutent. Par les temps qui courent, Je ne me reconnais dans aucun discours.
3.
Alors 05:17
On m'a souvent bassiné Sur le fait que la France est un pays d'assisté. Que trop nombreux vivent aisément aux crochets D'un système où l'on taxe les travailleurs fauchés. Alors pour tous ceux qui fantasment le temps de jadis, Pour tous ceux qui tiennent des discours poujadistes, Prétendant payer trop d'impôts ... Pour nourrir les profiteurs d'un système qui implose, J'aimerais offrir un autre regard, changer d'air, Pour ceux qui n'ont jamais eu à demander d'aide. Car il est ardu de faire valoir tous ses droits, Lorsque l'on est pas bureaucrate et que les lois nous dépassent. Balloté dans les remous d'une administration, Aux grès des imbrications de la législation, Où les critères d'obtention ont une certaine propension À la complication, et poussent à la résignation. Je ne voudrais pas passer pour un ingrat, Car oui, j'ai bénéficié du r.s.a. D'la c.m.u., de la c.a.f., et du c.r.o.u.s. mais voilà, C'que j'ai rempli des papelards, téléphoné, fait la queue, Pendant les heures de travail, Pour obtenir des avis parfois contradictoires, Fourni des attestations, fait des déclarations, Et même si chaque versement fut tel une victoire, Je considère comme une bénédiction, Le droit d'accès à ces aides et allocations. Il y a l'aide au logement également, Pour lequel il est dur de montrer patte blanche, De payer les avances, les agences, la caution, Les avenants, solliciter ces parents à presque trente ans Pour trouver des garants répondant à des critères Effarants, c'est navrant... voire dégradant. Le tout pour remplir les listes d'attente, Et encore, je maîtrise la langue Je n'suis pas demandeur d'asile, Et n'ai pas à nourrir de famille. --- Alors Tout le monde n'est pas imposable, d'accord Mais qui sont les consommateurs de tabac et d'alcool? Qui fait vivre la française des jeux, Qui est ciblé par les programmes télévisés? Laissez-moi deviner? À qui sert le plus le trou de la sécu? Aux pauvres, aux exclus, ou aux professions médicales. Et aux lobbies pharmaceutiques, à ce titre, Pourquoi nous gave-t-on de cachetons au moindre signal? À qui profite quoi? Et qui produit quoi? Dîtes-moi qui doit tirer profil bas? Tout se révèle plus complexe à grande échelle, Car les minimas et les aides Sont des prélèvements qui sont aussitôt, Réinjectés dans l'économie, et qui à nouveaux, Sont ponctionnés et font fonctionner Les commerces et les proprios. Car il faut Bien se nourrir, se loger, se couvrir, je souligne, Que ces sommes perçues, loin d'être superflues, Ne sont donc ni perdues, ni gardées, au contraire. Elles sont le pendant légitime d'un système compétitif Élitiste à l'économie libérale, Qui ne prend pas ces victimes en comptes, Et élimine, d'une façon légale, les plus vulnérables. J'parle des moins adaptés comme des moins prémunis, Qui dans cette lutte au bénéfice s'ront les premiers punis. --- Il s'rait p't'être temps de cesser de stigmatiser ceux qui sont dépendants de ce système, qui ne repose lui même que sur des dépendances. L'assistanat est souvent fantasmé, car on trouvera toujours un profiteur pour discréditer ceux qui sont dans le besoin. Je n'suis pas économiste mais je ne pense pas que ces aides là plombent l'économie. Les minimas circulent, personne ne les thésaurisent. Et l'argent publique est souvent utilisé de manières qui me semblent bien plus révoltantes. Alors
4.
Cynisme 03:54
La dite grandeur de certaines civilisations A pour fondation la convoitise, la violence Et la domination. Alors comment veux-tu que j'me scandalise de c'qui m'entoure? ma résignation est sans mesure, l'indignation, je n'en ai plus, Mes convictions s'entretuent. Ma condition dans ce monde Est enviable, car viable, car privilégiée. Je déplore les privilèges mais n'saurais y r'noncer. Ouais je l'sais. Trop habitué au confort qu'ils me confèrent, L'égoïsme me contrôle même si j'crie le contraire. Et je connais la violence qui siège en mon for, Voilà pourquoi j'n'attends rien de mes consorts. Je vois qu'on est bêtes et méchants, carrément grégaires. On aime la compétition, et d'aberrantes querelles, On décerne même des prix pour la paix. À croire qu'on a pas été finis tout à fait. --- Si l'cynisme est une maladie, il m'a gangréné. J'en ai le crâne imprégné, dans l'engrenage entraîné, Et ses rouages bien graissés. Pris dans son écrin Je crains que l'aigreur croisse sous son étreinte. --- Comme tous, immatriculé Sous ce climat social caniculaire, Je suis l'œuvre patibulaire de ce système Dont je suis un tributaire. Je ne crache pas dans la soupe mais j'ai cette sensation Lourde, particulière, d'être obligé de m'y abreuver. Alors pourquoi la braver, à part pour en baver, Et mieux l'abraser? Lutter? Je n'sais pas faire, exulter de voir chuter Un autre? insulter par ce verbe qui m'a été insufflé? Non! plus bâté que buté, Les âges m'ont ébréché, hébété, Desséché, j'ai cédé c' qui m'animait Par le passé, mais j'crois m'être débarrassé D'un fardeau qui me harassait, Me harnachait, et m'arrachait De l'insouciance. Je n'cherche ni sens ni science, Je n'pense que peu car la pensée est perverse, Car le cerveau n'est qu'un outil pour permettre La survie de l'espèce, et d'sa propre gueule. J'laisse faire, vu qu'la pérennité des nôtres m'importe peu, Telle-quelle, j'n'espère rien d'l'humanité. Les sentiments d'identité exacerbés qui servent de cerbère m'donnent envie d'bé-gèr sévère, J'dépose une gerbe sur ma candeur d'antan, J'déverse tremblant, Un peu de fiel tentant, De recouvrer mon cœur d'enfant. Mais je sais que c'est peine perdue. Tant que mes rêves perdurent, ils me chassent Du réel, moi qui cherche l'air pur sur cette sphère percluse, Comme si j'escomptais de la vie de veines excuses. --- Si l'cynisme est une maladie, il m'a gangréné. J'en ai le crâne imprégné, dans l'engrenage entraîné, Et ses rouages bien graissés. Pris dans son écrin Je crains que l'aigreur croisse sous son étreinte.
5.
L'aurore 02:00
L'aurore étend son aura au scintillant halo. La nuit fut longue, j'en ai encore l'empreinte dans la peau. Avec sa liqueur visqueuse, la tourmente m'a vampé, Me tentant ardemment pour une énième lampée. J'ai cédé espérant qu'elle me laisserait en paix. Hélas, les lèvres à peine trempées, j'ai rampé. J'crois qu'j'aurais mieux fait de décamper. Tant pis, j'obtempère. Encore un peu vaseux, crasseux, je sens que Les effets s'effacent même si j'reste exsangue. Et j'tangue, dans une valse éthylique. Mais après tout, la marche est une succession de déséquilibres Ce qui monte doit descendre, c'est cyclique. Et puisqu'il en est ainsi, Je m'contente d'étincelles, car c'qui brûle s'éteint vite. Je me réchauffe à l'aide de quelques éclats de rire, Les années passent vite et j'apprécie Les petits riens et ces écarts de vie, qui à plusieurs égards décrivent La trajectoire principale de celle-ci.
6.
Athée 03:34
Dur de n'pas voir rouge avec du magma dans la face, Aujourd'hui j'fuis l'sort comme un bagnard en cavale. Pourtant c'était moi ce p'tit brave gars en cartable, Biberonné aux adages en bas âge. Ma gestation est arrivée à terme, sans que J'n'arrive à taire cet alphabet impétueux. La langue pendue, sous le regard vitreux De la grande pendule, dont je ne cherche plus L'horloger sous les clochers, Ni logé dans la ferveur d'un moine auto immolé. D'ailleurs j'ai limogé les prophètes un par un, Comme désemparé par leurs paradoxes. Car il y a toujours deux ascensions possibles dans une parabole, Et je caracole … en tête du néant, Béant, géant, dément, Chaque foulée y est une foulure, une coulure De mon ignorance, une coupure sanguinolente, Une courbure d' ma suffisance ventripotente. Elle, qui a pour pitance une tripotée d'évidences Délirantes, encrées en moi comme des sédiments. J'erre dans une hallu complexe, Dans l'abstraction la plus complète, Où le réel a perdu toute substance, Toute présence et toute sensation, Je me sustente seulement de ses représentions. Après l'avoir disséqué, digéré, différé. Ces créations de l'esprit, comment m'en libérer? Mais quelle pomme a pu me tenter? Pour que j'devienne un déchu patenté. Comme Caïn, je continue d'arpenter Ces terres de désolation, Dans une fuite sans but, là où prime l'adoration Pour celui qui préfère l'holocauste à la libation. Mais je n'juge pas car je n'crois pas en la libre action, Vu que l'action est elle même une réaction. L'histoire est un carcan de corrélations, Telle une opération en cours de calcul. Un enchainement de cause à effet, Où « ce qui est » est la résultante de « ce qui a été ». Tout n'est que pure mécanique implacable, Face à laquelle nous sommes incapables, Vu qu'elle nous régit, jusqu'aux bouts des ongles, Et ce dans tous les angles, même sous les ombres. La notion de choix n'est qu'un jeu de l'esprit, Du moins, c'est ce que j'estime, Malgré tout ce qui nous est permis, Notre histoire, notre contexte, notre constitution nous détermine. On s'imagine tout un champ de possibles, Mais il n'arrivera rien d'autre que ce qui doit se produire. Le cerveau n'est rien de plus qu'un amas de matière, Sujet comme toute chose à tant d'paramètres. Alors pourquoi se bat-on contre l'inévitable? Si ce n'est par ce qu'on ne le choisit pas?
7.
Derrière des barricades protocolaires, Je maquille trop de colères, les molaires comprimées, Quand les choses les plus simples prennent Des faux airs compliqués, alambiqués. L'intuition putréfiée, chaque élan pétrifié, L'insouciance tuméfiée, je ne vois plus que les risques Du métier, quand vivre devient un CDI à plein temps. La rétine et l'tympan absorbés chaque instant, Par une technologie insondable, indomptable, Car d'une complexité inconcevable. Je suis l'Homme du troisième millénaire, un constat? Je me dis libre mais mène une vie linéaire. Où les routes sont damées par les foulées du nombre. Nul besoin de condamner les sentiers de l'ombre. D'ailleurs, qui voudrait s'y risquer? Ils paraissent étriqués, Alors restons sur ces pavés briqués! Je suis l'Homme du troisième millénaire. Connectés à mes homologues par des rituels Résiduels numériques, pourtant résolument individuel, J'entretiens un appétit gargantuesque Pour les réseaux sociaux virtuels, dans un carcan funeste, Du couffin aux funérailles, propulsé Sur des rails, profondément vulnérable. Je n'existe qu'à travers les avatars et le seul pouvoir que j'entrevois est le pouvoir d'achat. Le disque dur est saturée, l'naturel raturée, Capturé dans une toile obturée. Humanoïde plus qu'Humain, un anonyme sur combien? Je n'suis qu'un électron en quête névrotique du butin. Dans une jungle métallique et plastique, Où les microcircuits font guise de centre névralgique. Et si la force économique a supplanté les autres, Rien a supplanté la loi du plus fort. Je suis l'Homme du troisième millénaire, Je me dis libre mais mène une vie linéaire.
8.
Assermenté 05:06
Quand nos champs d'action rétrécissent, Que nos vies privées dépérissent, Et qu'une politique est de plus en plus répressive, Est-ce excessif de la qualifier d'régressive? Est-ce pour me rassurer que je vois toute cette police? Alors comment est-ce possible que l'inverse se produise? Je dois être bien étrange, ou aurais-je Quelque chose à me reprocher. Pourtant je n'ai rien fauché, Ni n'en ai le projet. Alors pourquoi Les éviter du regard quand je passe? Botte, colt, chien en laisse et tonfa sur ceinture noire... Je préfère ne pas les déranger dans leur devoir. Que font-ils là à grouiller? Patrouiller? Pourquoi me sentir verrouillé?Tout est brouillé. Est-ce pour me protéger d'autrui? C'est bien aimable. Moi j'nai pas d'sixième sens pour discerner bien et mal. Je n'connais que peu les lois et ceux qui les votent, Alors est-ce moi qui débloque? J' n'ai rien contre les policiers, n'faites pas de hâtives déductions, C'que je remets en cause, c'est la police en tant qu'institution. Qui peut m'assurer l'équilibre, la vertu D'celui qui a reçu une insigne, ainsi Qu'une arme et son droit d'utilisation? Ceci avec dotation d'une assermentation. Qui peut m'assurer qu'il soit responsable, Qu'il ne saurait abuser d'un quelque pouvoir? N'a-t-il pas comme nous tous, des moments de fatigue De panique, des réactions à chaud, des prises de parties? Des baisses de lucidité, des pics d'irritabilité? N'est-il pas complexé, ou bien sujet à la frustration, À la pression du groupe et du corporatisme En cas d'agression? Le climat s'alourdit grandement, Quand la politique est au rendement, La traque de délits mineurs devient affaire d'état, En quête de résultats on mise sur le flair des shtars. Dans ces conditions, La suspicion devient la méthode d'investigation De prédilection. Les rondes s'apparentent à de la prédation, La délation est de mise ainsi que la dégradation Du climat social de la nation. On multiplie les fouilles et contrôles d'identités Certains groupes sociaux se sentent visés, Voire stigmatisés, car ciblés de façon systématique, Par la violence étatique. Mauvais moment, mauvais endroit, avec la gueule De l'emploi, certains finissent en proie à l'empoigne. La politique de quota, occasionne coquards Et traumas dans un clivage total, Où même les uniformes souffrent de crampes à l'estomac. Car je ne crois pas sadique le gardien de la paix, Il souffre de ce climat où les tensions sont marquées. La police de proximité s'est vue effacée, Et mal aimé, normal que ses bavures persistent, Lui qui est monté contre ceux qu'il est censé servir. Car à ce que je sache, « Garder la paix », Ce n'est pas jeter de l'huile sur les brasiers. Mais il semblerait que cette force S'assure avant tout du maintien de l'ordre Économique. Elle punit le pauvre, Indirectement tout en protégeant Ceux qui ont de l'argent de ceux qui n'en ont pas. Et les animosités vont bon pas. Le policier sert des intérêts financiers Qui me semblent certains Comme dans le maintien des pénitenciers, Il surveille les riches quartiers résidentiels, Et même la concubine du président a l'droit à l'escorte présidentielle. Il fait les descentes Là où on lui demande, encercle les manifestants Qu'on lui présente, et c'est précisément En se remettant à ces supérieurs, Qu'il se dédouane moralement, et devient par ailleurs, Susceptible d'exécuter leurs erreurs. Dans ce cas, dur de n'pas percuter les écueils. Alors à l'heure ou l'eau est trouble sous les brassards, Le suicide redouble dans les commissariats.
9.
Pourquoi m'concentrer sur mon sort, j'ai le monde entier en mon for, Un condensé de consonnes et de voyelles, Tous voués à chuter comme la tour de Babel, On vise le ciel depuis l'époque de la marelle, Pour mieux se noyer dans un verre de javel. Tous réduits à trimer pour remplir la gamelle Et trouver un bout de parcelle, Sur ces terres, que les anciens se sont attribués, À peine nés et déjà inculpés Par des lois que nous ne saurions discuter. Comme si toutes ces nomenclatures procédaient d'un état de nature, Qu'elles ne pouvaient être remises en cause, vu qu'elles sont l'ossature D'une implicite dictature doucereuse … On ne peut que l'accepter si l'on veut une vie heureuse. De fait, sa légitimité se creuse, Elle prospère, sans qu'on fasse son procès, Certains se prosternent, la protègent, Certains sont prostrés et profèrent. D'autres encore professent qu'un jour ces choses progressent, Mais en ce qui m'concerne, je n'aime pas les promesses. Alors je me plie, de façon résigné, À cet absurde contrat que je n'saurais résilier.
10.
Interlude 01:36
11.
Immenses sont les mystères pour ceux qui cherchent à comprendre. L'idée n'est qu'un constat, alors comment Cerner ce qui est inconstant? Inconvenant, Le savoir est encombrant car il est figé. J'ai fini affligé, niché, Dans cette tour que j'avais patiemment érigée, Ici les barreaux me protègent et je ne saurais les limer. Car comment s'affranchir de ce que nous sommes? Notre histoire est une somme qui nous guide et nous somme. Et même l'intuition n'est que la résultante Des mécanismes d'un vécu en perpétuelle résurgence. Je ne crois pas que la vérité soit accessible, Vouloir atteindre ces cimes est une quête stérile. Le mental s'empare de toute chose sans se repaître, Maquille doutes et inquiétudes en quête de sens et de repères. Si bien, que l'on a de cesse De chercher le sens de la vie, Mais cette quête perverse affirme que la vie est un sens, Bref, moi je reste perplexe. Dès lors que nos questions sont des leurres, Nos réponses nous propulsent dans l'erreur et douleurs. Je n'attends rien de nos sens car ils sont torturés. La porte des perceptions est obstruée, obturée. Émotions et pensées sont physiques et chimiques. Ma recherche est cérébrale, elle n'a rien de mystique. Elle est vouée à l'échec car son outil est caduque, Ne laissant que Hiatus, vains laïus, et calculs, Je n'attends rien de la foi, rien de l'espérance, Combien de fois celle-ci m'éloigna de la présence? Espérer, ce n'est pas accepter la situation L'espoir est une attente, l'attente une frustration. Pris dans les fluctuations, j'ai cherché une réponse, Un Dieu, une vérité, un sens, un but, une raison. Façonnant des absolus dans une quête obsessionnelle, Architecture de l'esprit, pour des fresques rationnelles. À trop vouloir éclaircir les mystères, Ceux-ci s'opacifièrent et se multiplièrent. L'ignorance, fut ma seule récompense: Fruit amer de la défaite et non de l'innocence. Aujourd'hui tel l'airain, insensible et déteint, La lueur impétueuse dans mes yeux s'est éteinte. Démarche hésitante, je suis ce pénitent, Cherchant les ténèbres au milieu des brillances.
12.
J'garde la flamme, grâce à mes économies de bout d'chandelles, Tu veux un truc frais, fous-toi dans l'courant d'air. Chauds comme des frigidaires, not' zique est suicidaire, Mais mec saches qu'on est cool en fait. Et toujours en selle j'trépigne comme une jouvencelle Sur l'tempo, plein pot dans l'son depuis que j'me suis Emmêlé les pinceaux, hé pain-co, comme d'hab Coupé des infos, des blem-pros, et intox'. Alors, tu veux p't-être savoir c'que j'pense des o.g.m., Du réchauffement planétaire, des banques, du nucléaire, Ou des prochaines électorales? Si y'a un truc qu'est clair, C'est que j'y comprends que dalle. Prendre part ou position s'rait fendart, mais plus que fantasque, Noyé entre lieu commun et phantasmes. Comme beaucoup confiné, dans un flou constitué, D'un flux continuel. Rarement interloqué, Pourquoi m'interroger? Je n'ai rien à rétorquer, Je n'suis qu'un corbeau entre vautour et perroquet. Battant de l'aile et croassant, je brûle sous des Croissants de lune, désolé si j'ai perdu mes accents de lutte, Mais comment pourrais-je avoir la prétention D'avoir une quelconque opinion sur la récession Économique, sur les questions écologiques, Sur les incessantes effusions d'hémoglobine? ----- Les paramètres sont si vastes, mes connaissances si vagues, Et j'dois admettre que j'zigzague avec la tête dans l'cirage. La curiosité laissée dans mon sillage, J'vais pas faire de l'çon, j'laisse ça aux ignares. Je n'fais que d'la musique et avance à petit pas. Je suis à la fois la fourmi et cette foutue cigale. Tu m'diras, j'n'ai qu'à me référer à ceux qui savent Ok, mais comment connaître leurs visages? Je n'suis pas exigeant, j'attends juste le meilleur. J'n'aime pas parler à ces saints, je veux le seigneur. Vu que j'n'ai jamais su auxquels me vouer, Boire leurs paroles a même tendance à me saouler. Combien disent nous comprendre mais ont l'air si peu sincères? Ceux qui n'tirent pas des faces de pet, ont des sourires de sphincters... Fervent incrédule, Une page blanche, ma sainte écriture. Ma vie, une épopée plate, pour être honnête, Dirigée par plus de forces extérieures que dans celles d'Homère. Et juste du sel de mer pour panser mes plaies, Car penser c'est très ... rasoir! Par le passé amateur, l'envie ne me retrouve pas. Mes CDD en la matière ne sont plus renouvelables. Et j'pense avoir fait le tour de la question amplement, Vu que j'ai oublié celle ci entre temps. Enfin je m'entends ... pone, cependant Comme certains, à mon ignorance je me cramponne. Préférant celle-ci aux illusions, Et j'garde la flamme en perfusion.
13.
La différence n'a pas l'droit d'cité. Celui qui but la ciguë en témoigna la véracité. La république assimile, annihile nos racines. Le racisme s'y démocratise aux travers D'une politique d'urbanisme qui ostracise. Et si mes mots sont acides, que j'passe pour un caractériel, C'est qu'j'ai du mal à comprendre que ma mère Ne parle pas sa langue maternelle. Et je cherche une alternative, agacé Par ce principe d'intégration qui ne cesse de m'tracasser. Mais j'n'ai pas d'panacée, pour m'en débarrasser, cadenassé, Je n'fais que bavasser et jacasser. Enfant de cette république désunie, Je cultive les codes qui la pérennise. Élevé pour trouver mon accomplissement Dans les placements et la tête des classements. Classé par mon niveau d'étude, soit ma docilité, facilité À simuler, assimiler, et se mouler dans la culture dominante, Toujours prêt à prendre la voix la plus opprimante, Pour qu'on me complimente. Coupable et victime d'une violence tacite, Car classé par mes revenus, c'est à dire Mon aptitude à produire à la place d'un concurrent, Ou à créer de la demande là où il n'y a aucunement, Ou autrement, à faire de la plus value Sur le labeur d'autrui donc à son détriment. Le sourire plein de duplicité, Je prêche liberté, égalité, fraternité. Mais je participe à la Hiérarchie culturelle, Langagière, sociale, économique, sexuelle. Car j'transmets ces échelles de valeur par mes Comportements, mon aspect, mes vêtements, mon parler. Tous sont connotés de codes, de normes, Qui révèlent et maintiennent un ordre. Et c'est de cette façon, Que je véhicule la discrimination, Sans me rendre compte qu'elle est vecteur d'aliénation De tant de générations. Ce modèle qu'on doit mériter, qui broie les altérités, Lisse les identités, et les aspérités, j'en ai hérité.
14.
Le bambin volubile est devenu atrabilaire, J'aimerais dire que c'est le hasard mais Rien est arbitraire. Épargné d'la misère, La lumière peu à peu s'est tamisée, Celui qui aimait s'amuser, aujourd'hui désabusé, s'est usé, et tu sais, On ne rattrape jamais le temps, même haletant. On traîne nos chimères en baluchon, et balbutiant Quelques discours qu'on a appris à répéter. On n'sait s'en dépêtrer, alors on les considère Comme nos idées, notre personnalité. Quelle ineptie, jusqu'à la crise d'épilepsie, On peut toujours appeler les psy, Ça nous empêchera pas de nous enfermer Dans nos rôles, dans nos maux, dans nos belles certitudes, Certes exiguës, et l'on s'endurcit Quelle servitude, on se statufie. Mais pourquoi lutter contre, on s'en rendait bien compte Gamin, on escomptait que ça nous arriverait pas Qu'on suivrait pas leurs pas Qu'on serait pas ça, non. J'demande pardon à ce bambin volubile que j'étais, Ce curieux, impétueux, sans cesse à cogiter. J'aimerais régurgiter tout, car j'étouffe, Me sentir vierge à nouveau à l'écoute. Mais je sens bien ce que le futur m'apporte, Et que les rides ne sont pas que sur ma peau. Mes songes s'engluent, sanglotant, Sanglés par ces années qui s'agglutinent. La cage thoracique compressée, Je n'vois qu'des mirages anthracites, imprécis, rétrécis, Et j'trépigne même plus. Intrépide, non plus, L'émerveillement, la candeur se sont tus. Et vainement je cherche des substituts, Même l'énervement m'a délaissé, je titube. En quête de palliatifs, à chacun ses paradis, Ses paradigmes, et ses parasites. Faut bien trouver but ou sens à tout ça, Mais quand la lucidité r'vient, la douleur me foudroie. Et j'n'ai presque rien pour me garder serein, Alors l'encre est la morphine et la plume ma seringue. La plume ma seringue, j'lâche rien, Gratte plein d'parchemins, et r'mets l'présent à demain. Arlequin, aux étoffes délavées, D'une époque dépassée, dans c'décors délabré. Despote éclairé de mon royaume, ma planète Un noyau sans joyaux, mes boyaux distribués aux plus loyaux. Sultan déchu dans un vaste sérail de syllabe, Où s'écaillent et déraillent synapses J'bois la tasse, comme les Atlantes, Spectateur impotent de ma propre décadence, Et j'goûte à sa chair, sous moults anathèmes, Vu que je ne trouve victoire que dans cette course à ma perte.
15.
Le politique 04:16
Je tiens à dire que je n'ai aucun type d'aversion envers aucun homme politique. Je dissocie pleinement le malade de la maladie. Je vais parler des plus médiatisés, ceux montrés d'une façon quasi obscène. Intenable, comme une promesse électorale, Sous ces airs de morale d'enfant de chorale, Si la vie publique du haut-politique S'avère souvent puérile, faite de luttes de parti, D'égo et de débats stériles, Sa vie privée n'en est pas moins indécente, Exhibée de manière incessante, et si cette Mise en avant du scandale m'apparaît comme inintéressante, Voire perverse, il semble qu'elle plaise, Tout ce pêle-mêle me laisse perplexe, Car je ne comprends que peu ou pas Cette personne qui cherche vainement le pouvoir. Pourquoi être un pantin dans c'manège, Hormis pour jouir d'un florilège de vains privilèges? Ne plus avoir de convictions, de propre pensée, Pour goûter une certaine condition me semble insensé. Là où certains voient des hommes puissants, Je ne vois que des automates insignifiants. Piégés par les attraits du pouvoir, combien Oublient qu'il n'est pas une fin mais un moyen? Ceux qui voulaient s'en emparer, finissent empalés Au sommet d'une pyramide, Se pliant aux remous endiablés de ses fondations ensablées Et à sa tyrannie. Le pouvoir est un mirage, son discours est maquillage, Il doit draguer l'opposition tout en conservant les clivages, Et ce, sans ternir son image. Pris dans l'étau entre la coercition De l'opinion publique, celle du sillon d'aspirants Ayant pour ambition sa position. Ainsi qu'celle Des marchés et des grandes richesses, J'imagine mal la marge de manœuvre qu'il reste. Le milieu des hautes fonctions et si combatif, Il y règne avidité, duplicité, convoitise. La moindre vertu y est une faiblesse, Mais heureusement la machine te contamine, je compatis Envers ceux qui baignent dans ce contexte de compète, Où complexes et égos surdimensionnés convergent. Où les dents sont souvent aussi longues que les bras, Où la névrose sclérose la portée du débat. Servir l'intérêt général n'est pas tâche aisée, Pour ce, il faut être apaisé, Être libéré des passions et tentations, Afin que justes et altruistes soient les actions. Et pour toutes ces raisons, les hautes fonctions sont perverties, Ceux qui y sont ne sont pas aptes à leurs exercices. Ce paradoxe met en échec le système. Le manque de diversité sociale manifeste De la classe dirigeante ainsi que l'étroitesse De son parcours attestent Ses incapacités à représenter l'ensemble et la complexité D'une société qui se devrait de respecter toutes les identités. Non, elle n'en est pas apte, Elle n'est qu'une arène écarlate Et malgré les sérénades de tous ces énarques, L'intérêt général croule sous les Jérémiades.
16.
C'est Apocalypse Now. L'humanité boit à sa perte dans un calice noire. J'présente mes excuses à l'histoire, Elle qui est toujours fidèle, elle nous avait avertis Mais on a fait fi d'elle. Ne crois pas que j'me sidère, C'était cousu d'avance avec du fil blanc, On s'en est donnés à r'tordre pour qu'ce soit plus vibrant, Mais l'Homme a toujours eu un penchant coriace Pour Mars, et ça r'part pour une marche Du type militaire, où l'dindon d'la farce C'est toujours cette même masse Qui finie fourrée en toute humilité. À croire que c'est tout c'qu'elle a mérité. Le regard, quasi catatonique, je vois bien que l'repas Ne s'ra pas catholique. Alors passez moi Les bénédicités, quand l'inexorable avance d'un pas ferme et décidé, Sur tous les dissidents qui n'sont pas prêts à décéder, Pourquoi jouer les héros J'n'en ai pas l'étoffe, Électrochocs encore chauds, sur les pariétaux, J'me laisse broyer par l'étau. On a éclaté les murs, qu'on aurait mieux fait d'raser. Et si la roue tourne, c'est pour mieux nous écraser. Inaccessibles comme la réalité, Big Brother a les yeux écarquillés, Ses modèles de réussites sont portés par la précarité, Éparpillés, seul le sort funeste nous ramène à l'égalité. J'rature les formulaires, l'air las et fatigué, Tant pis, j'me reposerai dans la chambre mortuaire. La sagacité pousse rarement à l'alacrité, Alors on rabâche toujours les mêmes banalités. Quel cirque! Tous ces animaux En quête de capitaux, y'a trop d'clowns Sous l'même chapiteau, et les nez rouges Y finissent souvent marginaux dans les caniveaux, Les neurones en bouillie, l'air chamboulé, cherchant l'oubli voire l'embolie, En lambeaux et complètement abouliques. Voilà comme cette société a sa manière d'écrémer, Et d'exposer après l'indigestion ses excréments. On a éclaté les murs, qu'on aurait mieux fait d'raser. Et si la roue tourne, c'est pour mieux nous écraser. Sonnez les clairons. Enfoncez les éperons. De toute façon c'est toujours les mêmes qui paieront. Pourquoi réveiller le peuple, qu'il fasse la grasse mat', Chaque lutte finit usurpée comme celle de Karl Marx Et d'Hegel, j'parle pas, j'dégueule d'aigreur, Comme un fat cap sur ces carcasses de ciment Qui nous servent de résidences, hésitant, Après une brève résistance, j'me rends à l'évidence. Si j'suis tombé par terre, c'est d'la faute à sonne-per. Même les révolutionnaires finissent en poster, L'air moins angélique que désenchanté, Face aux êtres transgéniques qu'ils ont enfantés, Sous des bannières où le discours s'altère Et se dissout avec cet arrière goût amer. Alors n'cherche pas dans mes propos d'étendard, Tu risquerais de n'y trouver cristallisés que tes fantasmes. On a éclaté les murs, qu'on aurait mieux fait d'raser. Et si la roue tourne, c'est pour mieux nous écraser.
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À l'envers 05:19
Le quotidien cogne, les acquis se rognent, À la trogne de ceux qui besognent À la sueur de leurs pognes, sans même qu'ils ne grognent Tant la désillusion les renfrogne. On lorgne Sur Les écarts économiques et l'entente Sociale est plus que tremblante. Ça fait plus de trente ans Que les trente glorieuses ont pris la tangente. Et l'on veut toujours plus quand le marché est en pente descendante. Les parents s'font des sangs d'encre. Les seules solutions proposées sont des sentences. Les discours emplis de condescendance, Énoncés par une élite incompétente, Qui t'apprend la vie, un sourire plein d'complaisance, Car elle même prise dans une course inconséquente. Certains pensent que cette crise Vient de notre fainéantise. Alors travaillons plus Pour gagner plus. Quelle plaisanterie. Cette hantise de n'avoir rien va nous anéantir. Des millions de sans emplois, Des millions d'emplois sans sens, alors en quoi Un surplus de travail nous ferait sortir la tête de l'eau? En quelque sorte, à part pour noyer l'poisson ou perdre le dos, Pourquoi mettriez-vous l'pied à l'étrier Quand autour de vous tant de métiers sont d'inutilité Publique? combien ne génèrent que futilité, Frustration et besoins toujours croissants? Quand les emplois les plus utiles, les plus harassants, Les plus ingrats sont méprisés d'un regard glaçant. Vendre du rêve et spéculer sur des titres, Fructifier en plaçant ou prêtant les sous d'autrui, Semble mieux vu que d'aller soi-même au charbon, Et c'est toujours les mêmes bourriques que nous chargeons. Allons, Est-ce que de telles différences De profits, de salaires, de reconnaissance, Sont justes et nécessaires? Ce système de valeur m'égare, À labeur égal, les critères de salaire m' échappent, Serait-ce le monde à l'envers Ou suis-je moi, la tête en bas, à la renverse? Vu qu'il semble évident, Que celui qui étudie jusqu'à vingt-huit ans est plus méritant Qu'celui qui bosse depuis ces seize, Et permettez-moi d'émettre des réserves car j'ai certains Doutes sur le bien fondé d'ces généralités, Surtout lorsque je me penche sur l'immensité De la reproduction sociale, car On n'devient malheureusement pas médecin par hasard. Et si je semble amer, Les chiffres eux sont sans appels, Même si depuis tout petit on t'met dans la tête, Que tu peux être ce que tu veux la réalité sent la merde. Fier de nos parcours on d'vient arrogant, Et vouloir toujours plus vire à l'obsession, Avec « Le monde t'appartient » pour seul slogan, Mais qu'y a-t-il de moins légitime qu'une telle possession? Et qui dit ascension sociale, Dit hiérarchie, dit ordre social. Cette échelle est à la fois inique et malsaine, Elle immisce le malaise, elle divise et admet La légitimité de notre mise en concurrence, En l'occurrence, je ne la désire aucunement. Ceux qui luttent, sont les mêmes qui la consolident. J'aimerais fuir cet engrenage névrotique. Mais j'entends cette petite voix me dire: « Monter, tu dois! » La seule place que j'ai trouvée semble être montrée du doigt. Car le plein emploi est vu comme un Saint Graal, Tel un idéal de société. Pourtant est-ce un drame De s'extraire de cette compétitivité sans merci? Cette boulimie m'apparaît comme une ineptie. À quoi servent nos engins, nos machines nos outils? À quoi sert l'avancée technologique? Si elle n'est pas là pour nous épargner, Au fil des années toujours les mêmes harnais. Travailler plus loin, travailler plus vite, Mais travailler moins serait-ce si stupide? Nous voilà motorisés, robotisés, asservis Par une science qu'on croit avoir colonisée Mais pourquoi lorsqu'une machine remplace une personne, Celle-ci deviendrait une personne à charge? Je me questionne. Quels sont nos besoins et nécessités? Pourquoi susciter, s'exciter à faire exister Tant d'emplois dispensables? le travail perd son sens, Et l'on s'retrouve pauvre dans une société d'abondance. Bon sang, nous n'sommes plus à l'antiquité, Et je n'cherche que la tranquillité. Mais l'oisiveté ici est stigmatisée, Les tensions sociales sont attisées, Et quand on n'suit pas les sentiers balisés On passe pour un assisté. Car Il est de mise faut faire marcher l'économie. Quel illogisme. Alors que c'terme devrait être synonyme D'épargne et de réduction des dépenses, Il signifie l'inverse, comme c'est étrange. Le doute décuplé, Je me sens comme dupé Les modèles de réussites me semblent usurpés, Jonchés sur une précarité dont ils se repaissent Juste un amas de chair à la proie des rapaces. Tout est confus. Je n'veux que vivre ma vie mais je me consume. Je perds ma sève, au compte goutte Dans ce monde à l'envers, et contre tous.
18.
Postlude 01:42
Désolé m'man, je n'pense pas pouvoir en vivre, Personne ne veut d'ton fils même en téléchargement libre, Et si l'rap m'enivre, j'crois qu'ça m'enlise, Car y'a comme un malaise que mes mots formalisent. À croire que je n'sais que geindre et gémir, Avec la connerie pour seule égérie. Ma fenêtre sur l'monde: un entonnoir. C'est pas un nombril que j'ai, c'est un trou noir Chacun dans son bathyscaphe, on s'barricade, Vu que tout c'qu'on bâtit s'casse. Alors on jette des bouteilles à la mer, un coup d'gueule À la r'cherche d'un trou d'air, d'un bout d'terre à atteindre. Mais comme des philistins, on prend soin de les lester, On les laisse sombrer, histoire de mieux se détester. Tant pis, p't-être que dans les tréfonds, Les générations futures les repêcheront. Égarements K1000 Antidoxa 2013

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Premier album solo de K1000 du groupe ANTIDOXA

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released December 11, 2013

Rap, textes et instrus par K1000. Mix et mastering réalisés au Yecnom Studio par K1000.

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ANTIDOXA Lyon, France

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