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Victimes volontaires

by ANTIDOXA

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1.
Cœurs infirmes K1000: Après moult incantations, voilà ma réincarnation  En maître de cérémonie, je balance à l'occasion, Pour faire taire l'acrimonie, de cinglantes allocutions. Cherche pas à m'incriminer, je paierai pas la caution. Vingt-sept ans, toujours en collocation, pour la monnaie  Deux trois plans et quelques allocations, pas d'conclusion, J'suis toujours aussi perdu, production à profusion, Dans cet horizon perclus, procédons à l'occlusion. Cette opulence, a besoin de ligatures. C'est la pestilence et l'on vire à la caricature, Dans cette populace ou chacun veut laisser sa signature, Telles des miniatures sous la dictature d'un Gulliver. La gueule ouverte, le cœur de verre, la peur de faire, on croise le fer, On ferre le frère, opprime la sœur, nous, les poussières de l'univers. Tous dans le firmament, infiniment nous sommes infimes, Et finalement, insignifiants aux cœurs infirmes. Nosepad: Tu n’me vois pas et c’est normal, j'suis un homme simple et banal, Qui s’ballade comme un point sans nom, aux bords des gros boulevards Parmi la masse, noyé dans son ombre, sortez vos mouchoirs. Je suis sans incidence, j’grandis, crois m’accomplir, Mais quand j’prends d’la distance j’me dis: « à quoi bon vivre ? » Depuis la galaxie, j’vois ma vie apathique. Je suis si ridicule, mieux vaut laisser filer les choses. Qu’est-ce qui me stimule, pour que rêves et idées s’exaucent? Dépité j’m’expose, en bref des rimes et des proses. Des traces de mon passage mêlant déprimes et névroses. Les traces, comme des pas dans l’sable s’effacent, le vent n’attend qu’ça. Le temps passe et laisse place, au fond est-ce grave? Graver mon nom sur les épaisses barres de ma cage comme l’esclave Est un acte vain. Tel un arlequin Bouffon intemporel, si j’meurs un autre viendra demain, Me relayer dans c’rôle de petit éclat de rien. 
2.
Les non-dits 03:21
Les non-dits Nosepad: À travers certaines tournures de phrases, assez machinalement, J’ai pu camoufler des faits, des choses, à des amis, parents, Rien d’grave, quelques frasques, à mon avis sans importance, Des pensées passées sous silence pour éviter d’trop faire de vagues Inutiles. J’étais sincère, croyant bien faire et au final... J’regrette qu’ensuite, ces escamotages anecdotiques Aient pris avec le temps des proportions phénoménales. J’pensais pas qu’ils allaient grossir, comment savoir à quel point ils S’empileraient, faisant comme si j’avais menti, à dire vrai, Si j’avais soupçonné ce genre de réactions à mon égard, Si j’avais pu prévoir qu’ils érigeraient de telles barrières, J’aurais gardé pour moi bien moins d’secrets, bien moins d’histoires. J’aurais moins calculé, moins cherché à contrôler Sous couvert de préserver la paix, le soi-disant calme ambiant. L’équilibre supposé, en fait si faussé. J’aurais laissé d’la place aux plaies, simplement prévu des pansements, Réagi plus spontanément, moins stocké d’mots sur l’bout de ma langue. Questions et confidences, joies, peines, et déceptions, Frustrations, b’soins d’assistance, malaises, désillusions, S’installent et moisissent nos armoires, s’étalent et tapissent nos parois. Jusqu’à c’qu’on les fasse sortir, mais par flemme on les ignore, C’est quand on les croit oubliés qu’la flamme prend et qu’ils r’sortent. J’ai pas fait l’effort de voir c’qui flottait dans les silences, Et encore moins de laisser voir ce dont je taisais l’existence. K1000: Les années passent et pèsent, laissent une mélasse épaisse, Certains l'étalent, d'autres les masquent et serrent les masséters. Tracas, chagrin, agressivité, Effroi, dédain, culpabilité, Les douleurs s'expriment sous différentes formes. Celui qui veut les faire taire, souvent les renforce. Parfois imperceptibles sont les fusées de détresse. Les affres se déterrent et nous détériorent De l'intérieur, on se déteste ou s'en prend à l'autre. On aimerait se sentir libre mais l'on sent la corde. Bienvenue dans l'insondable psyché, Là où tout est opaque et le cœur asséché. Ce n'est que jeu de miroirs, ça paraît insoluble, Si bien que même les proches sont de parfaits inconnus. On lègue en héritage ce cadeau empoisonné, Ce puzzle insaisissable, capable d'emprisonner. Regarde les familles se déchirent sans se comprendre, Et même quand tout va, rien ne va, mais bon sang, Le non-dit s'accumule, espérant que ça suture Et nos progénitures en sont la sculpture. Ça suppure, ça suppute, sans trouver repos, On opère les maux sans connaître les causes. Voilà comment nos enfants naissent éclopés, Portant les peines que nous n'avons su écoper.
3.
Longue vie à l'Empereur K1000: Ce visage émacié, carnacier, au regard D'acier, est le seul à pouvoir le gracier. Mais il n'en fera rien, malheureusement. Mon adversaire se tient là nerveusement. Il a le filet et le trident, l'assaut est imminent Regard intimidant, il pousse un cri strident, Mais je lève et plonge mon mic tel un glaive, En plein dans sa plèvre, n'en déplaise à la plèbe. Ils voulaient du spectacle mais la lutte fut brève. Du pain, de la soupe et des jeux, mais qu'ils crèvent! Ils veulent que la foule s'embrase, Mais une fois dans le corridor, je pleure mon semblable. Je récite un mantra, apaise le mental, Adepte de pancrace, j'ai parcouru tant d'endroits Avant qu'on serre mes lanières, j'ai l'art et la manière, Mais surveille mes arrières, car courtes sont nos carrières. Tandis que subsistent leurs stupides guerres puniques, On lutte dans l'unique but de survivre. Incapable de s'unir, on subit et fulmine Pour ces tuniques qui culminent et ce public qui jubile. Tributaire des tribuns! Mon corps est interné. Ils disent que si je me bats bien, ils me rendront liberté. Mais ce n'est pas être libre que de changer de condition. Personne ne peut me rendre libre, j'en ai la conviction. Refrain: On lutte à la guise d'une minorité qui se grise nos lames s'aiguisent et se glissent jusqu'à ce qu'un semblable gise dans la sueur, la peur et les pleurs C'est la loi de l'arène, longue vie à l'empereur! Nosepad: Va savoir pourquoi on est tous là, enfermés! Pourquoi on nous a mis dans la tête que pour sortir sans s'faire tuer, Fallait tuer l'premier, sans réfléchir trop. Les crocs pointus acérés, comme des animaux. Ne faire confiance à personne, garder un œil sur les gradins. Distraire cette poignée d'hommes qui ne seront jamais atteints. Mais qui peut-être pourront nous transmettre des compliments, Saupoudrer nos écuelles de quelques condiments. Sortir de là, ne plus être esclaves, On n'y pense même pas. On a pas l'temps c'est déjà Assez compliqué comme ça de survivre ici bas. Si t'arrêtes de te battre, jettes à terre tes armes, Qu'au lieu d'la fermer tu parles, dis que que la guerre c'est mal, On te tue! Car le faible on l'écrase. Et finalement en fait, y'a quand même un côté jouissif Qui s'installe, dans la décapitation, la mise en charpie D'ses victimes. Est-ce un drame d'accepter les règles du jeu, D'se jeter à corps perdu dans la bataille? L'idée d'une révolte solidaire ne germera pas Dans c' bain d'sang entre frères, dont on n'peut s'extraire. On nait, on vit, on meurt, en étant gladiateurs. Jamais dans l'blanc des yeux on ne laisse passer la peur. Elle reste à l'intérieur, et y'a qu'une chose qu'on crie en chœur Bien qu'un peu à contre-cœur: "longue vie à l'empereur!" Refrain: On lutte à la guise d'une minorité qui se grise nos lames s'aiguisent et se glissent jusqu'à ce qu'un semblable gise dans la sueur, la peur et les pleurs C'est la loi de l'arène, longue vie à l'empereur!
4.
Pression sociale Nosepad: Qui aurait cru ça? Que j'pourrais r'sentir un beau jour Cette foutue pression sociale, ses roulements d’tambour qui tournent En boucle et la sorte de concurrence qu’elle instaure. Être normal n’est pas mon mot d’ordre, Et pourtant autour de moi c’est comme si constamment Des vautours me narguaient. Paraît-il qu’à mon âge On doit avoir bâti la structure de sa vie, forgé son caractère Et gagné en stabilité. Dev’nir plus sage, Trouver un emploi fixe, une femme, et fonder une famille doivent apparaître En tête sur la liste des priorités. Mes amis s’marient, affichent des photographies, Entament la vie d’famille. J’repense à mon enfance, elle est si proche encore, Ces parfums, ces ambiances, dans les p'tites poches d’mon coeur C’est marrant mais sans rire, j'vois notre album souv’nir, Mes parents mais sans rides et moi comme trois pommes tout p’tit. Tout a tant changé, rien qu’d’y songer j’ai la migraine. Mes camarades d’antan s’insèrent dans c’drôle de système. Les uns après les autres, certains même font carrière Et ça m’impressionne quand ils me disent l’air fier: « Ca y est j’ai réussi ». Leurs mots résonnent, Mes oreilles bourdonnent. S’rais-je en train d’rater ma vie? Moi qui étais sûr d’assumer ma place dans la marge, Et maintenant va savoir, parfois j’me dis qu'c’est p’têt dommage, Après tout ai-je vraiment choisi de faire office de bête sauvage? Rentrer dans l’moule de la dite réussite sociale… Ça me hante et ça m’ saoule De ressentir chaque jour que s'impatiente la foule… Et la foule s'impatiente... K1000: Je pensais pas que ça me rattraperait, Que le regard des autres un jour me happerait. Apeuré par la norme, que j'me comparerais, Appelé par ces chants derrière les barbelés. J'ai toujours voulu suivre mes envies, Mais en vivre ces temps-ci, apparaît comme une Plaisanterie. Mes proches par amour, Ne se sont jamais opposés à mon parcours, Mais à c'jour, je les sens remplis d'inquiétude, Chose qui ne serait pas si ma situation était sûre. Mais je n'cherche pas la sûreté, et même leur souci Est une forme de jugement que le cœur adoucit. Il est vrai que je veux et me contente de peu, Je pensais qu'c'était un plus, mais il semble que Ce jeu ne veut que des compétiteurs, J'ai déclaré forfait, la récompense me fait si peur. On m' renvoie c't'image d'étourdi, engourdi, longtemps si j'ai souri, aujourd'hui, assourdi, Je n'sais plus où j'en suis, mon calme s'enfuit, Je vieillis, agissant au jour le jour et sans suite. Ayant si peur des engagements, poser cinq semaines par an, D'rêver ma vie et d'échanger mon temps contre de l'argent. J'reçois mes déclarations RSA, au milieu des faire-parts Et j'reste là, sans horaires avec mes textes tard. J'vois les autres et leurs salaires et projets, Nos considérations n' sont plus les mêmes désormais. Tous ces regards en disent long. J'aurais p't'être pas du laisser mourir mes ambitions.
5.
Dur labeur 02:45
Dur labeur K1000: Ho, dis-moi tu t'crois où? T'entends pas que j't'appelle? Nettoie-toi les oreilles! Tu penses peut-être que j'te paye À bailler aux corneilles?! Remue-toi l'fion! Tu t'ennuies c'est ça? J'vais t'en donner d'l'action! Viens, tiens, prends cette éponge, et récure ça bien, Que ça brille quand j'reviens, sinon te pointe pas demain C'est pas la peine. J'ai jamais vu d'ma vie un béta pareil! Allez bouge! Bouge! Tu crois p'tèt que j'ai qu'ça à faire? Nosepad: Pourquoi il crie comme un fou? M'a-t'il pris pour un sourd? Non! Plutôt un souffre douleur! À tous les coups pour lui j'ai l'air d'un bouffeur d'couleuvres Alors y m'parle mal, gueule sur moi comme sur un animal Me tutoie comme si c'était normal! Mais qu'est-ce qu'il croit? Pour qui est-ce qu'il se prend? Franchement j'en ai rien à faire qu'il ait d'ja été à ma place Et qu'un connard de la pire espèce lui en ait mis plein la face. Ou encore...Que ses supérieurs actuels le considèrent comme une sous-merde, et le traitent comme tel. J'vois pas en quoi ça lui permet d' manquer respect à ceux qui, comme moi, travaillent dur pour sa pomme Ou son entreprise. Il met la pression à tout le monde Et au vu des contrats précaires qu'on s'paie on va s' taire, Car on la préfère cette vie qui frôle la terre, À un quelconque coup d'éclat qui t'expédie directement Avec les tiens dans la misère. Et quand bien même... Sans diplôme adéquat tu fais quoi d'beau? Dis-moi ça m'intéresse! Tu veux que j'reprenne mes études? Ok, j'te confie mon loyer! Ainsi que ce creux Dans mon ventre affamé. Je n'suis pas peureux De nature pourtant j'ai peur du futur. J'ai peur qu'un jour mon corps ne supporte plus Ce dur labeur. J'ai peur, mais garde tout à l'intérieur. Le vrai respect ne s'établit que dans les deux sens. Le système de hiérarchie n'excuse pas son absence. On dirait qu'plus l'travail est dur, moins il est payé. Le temps n'passe pas, et quand on s'adresse à toi, T'as l'impression d'être un chacal, qu'on t'agresse, ma foi. Et t'auras beau bosser, sans chercher trop d'noises, Si t'as pas d'spécificités, y t'jettent et t'remplacent À leur bon vouloir et à la moindre occase.
6.
Ode à la lenteur Refrain: Écoute le silence, laisse filer les grains de sable, A la bonne cadence Ode à la lenteur, s’ il faut la cueillir, Laissons à la fleur, le temps de fleurir. K1000: J'admire le soleil poindre au delà de l'horizon, Joindre ses rayons pour oindre les étendues, Peindre le moindre des reliefs. Sous sa chaleur, La terre exhale un manteau de vapeur. S’élève un jour nouveau, une goutte de plus Dans mon cours d’eau, de la confiture pour un pourceau. Car j’ai souvent du mal à recevoir les présents De la vie, fuyant son courant, au lieu de m’y laver. Chaque jour est une mort pour celui qui sait rester Vivant, on vieillit vite à vouloir lutter contre l’évidence. La lumière me darde, mes pensées se calment, Les idées se fardent, puis se fanent, je flâne, En apesanteur, prends de la lenteur, Quand le culte de la vitesse étend son ampleur. Je savoure ces instants suspendus. On s’avoue si souvent surtendus. Pourquoi sans cesse courir ? Cette chute en roue libre ? Qu’à-t-on tant à réaliser avant de mourir ? Je ne vois rien qui ne vaille cette cavalcade, Cet élan catalytique dans ce convoi malade. Je veux trouver mon rythme, ma nonchalance Qu’importe que l’histoire brille par mon absence. Sacrifier ma jeunesse pour pouvoir me placer, Puis vieillir et regretter de n’pas avoir profité assez ? Non merci. Je n’ai rien à trouver, Je n’ai rien à prouver. Le futur imprévu, Mais est-ce une inquiétude? N’essayez pas d’me faire croire Que l’bonheur est ailleurs, je suis incrédule. Je n’ai besoin que d’un stylo dans la main, De remplir la marmite et d’un thé au jasmin. Au milieu d’la ruée, marre d’être acculé, Je veux prendre mon temps quitte à l’tuer. Refrain: Écoute le silence, laisse filer les grains de sable, A la bonne cadence Ode à la lenteur, s’ il faut la cueillir, Laissons à la fleur, le temps de fleurir, Écoute le silence, laisse filer les grains de sable, A la bonne cadence A la bonne cadence Ode à la lenteur, s’ il faut la cueillir, Laissons à la fleur, le temps de fleurir.
7.
Procession 03:36
Procession Nosepad: Ça y est la nuit arrive, tous, frères et soeurs, sortons, Vêtus d'ces longs habits austères que nous portons. Marchons à l'unisson derrière la torche qui nous guide, Avec pour seul et unique son, ce chant grave qui nous Hypnotise. Parmi nous, Plus d'individus, plus rien ne nous dissocie. Sous les capuches nos prunelles vitreuses luisent, Reflètent la lune, tandis que la brume s'électrise K1000: Les nuages comme leurs doutes se dissipent, Je dirige mes disciples à l'aide de cette parole Que je distille, elle est divine disent-ils, Mais seul le silence apporte l'indicible. Ils ont fait naitre en moi une chose bien étrange, Une facette orgueilleuse qui me démange. Je n'entends plus ce qui me guidait d'antan, Mais rien qu'à l'idée de les quitter j'en tremble. Nosepad: Nous entamons la montée vers le sommet d'la colline Qui domine la vallée, la plaine. Le maître a promis Que ça en valait la peine. Et puisque notre Confiance est totale, nos pas suivent ceux d'celui Qui veut à tout prix nous ouvrir les yeux. Et tant pis si le sentier est légèrement Escarpé, s'il nous emmène là il sait vraiment C'qu'il fait, d'ailleurs nous sommes arrivés ça y est. K1000: La falaise résonne dans l'horizon, Et l'oraison a raison de mon malaise. Je sonde les songes, les ondes, les sons, Le nombre se fond, les ombres gonflent. Je me sens galvanisé, prêt à prodiguer mon souffle sacralisé: "Mes frères, mes soeurs, il est l'heure d'embrasser la plénitude intérieure!" Silence complet! Ecoutons! Laissons l'éclat d'son auréole éclairer tout l'monde! Je sens son regard pendu à mes lèvres, la masse s'approche, les battements d'mon coeur s'accélèrent. Comme pris dans une vague, nous voulons tous être à ses côtés, L'écouter, le toucher, poussés pressés. "Avancez, venez, goûtez la libération!" Je me sens comme soulevé, transporté par leur passion. Où va-t'on, nous qui suivons cet homme voguant au d'sus du sol? Ne tremblons pas, continuons, car il est notre boussole! Je suis happé, appelé, enveloppé par le vide. "Suivez moi! Suivez moi! L'infini nous invite!" Où est-il, où vont-ils, que s'passe-t-il? Il est trop tard pour réfléchir, et le gouffre nous attire! Qui aurait cru que depuis l'début c'était cela qui mattirait. Je retrouve enfin l'état de grâce qui m'habitait.
8.
Substances insipides Nosepad: Je n'compte plus mes tares, car j'évolue trop à l'écart. L'état du monde m'échappe, et j'articule des « je n'sais pas » Chaque fois qu'démarre un quelconque débat D'idées politique, social, culture générale, J'suis à la masse totalement décalé. J'ai pas les bases, Me sens largué grave. Et si j'm'en veux d'un côté, J'avoue qu'la part paresseuse de moi qu'en a rien à péter Sort souvent victorieuse et me concentre sur Mon propre train-train encourageant la moisissure. Si je n'fais rien, je sais qu'elle m'aura à l'usure. Mais je fuis, cherche le confort, Lutte contre l'ennui, enchaîne films et console, Spliffs et alcool. Histoire de vivre sans bouger, Vibrer, kiffer, rire excité. Et même si c'est pas drôle, Qu'artificiels sont les arômes, que ça me coupe Du monde réel, et qu'j'en éprouve d'la honte C'est vrai. Mais au fond j'y trouve mon compte. J'éspère ne pas faire fausse route à m'laisser bercer par les flots Comme un rat dans la soute. Non, j'voudrais percer par les mots. Carrément plein d'rêves comme un vrai môme, j'agrémente Ma jeunesse comme je peux, appréciant qu'elle s'pimente Un ptit peu par moments. Sinon ma vie tranquille, En autarcie avec mes potes, c'est p'tet' triste à dire Mais disons que j'm'en satisfais. K1000: Petit à petit, je me suis replié. Ascétique, je n'ai plus que mon encrier. Impassible, j'observe mon scaphandrier Se fendiller, présageant l'asphyxie, Désensibilisé, je n'attends rien ici Les seules choses que j'aimerais dire sont indicibles. Je n' lis plus, ne me renseigne plus, Ne m'intéresse plus, tout m'est superflu. Me sentant de plus en plus déphasé, Dépassé, effacé n'alimentant plus les brasiers. Serais-je en train de me vider? De m'épancher? Mes textes tournent en rond À l'image de mes pensées? C'que j'ai changé, À moins que j'n'ai toujours été creux et échancré? Habillant le vide par des discours superficiels, En quête de quelques savoirs, de quelques ficelles. Peut-être ai-je toujours été un pantin inconsistant, Que c'que j'avais à dire n'était qu'un fade condiment, Pour dissimuler le goût de ma substance réelle: Ce vide insipide, que chaque jour me révèle.
9.
10.
Après tu chialeras K1000: Ultramagnétique comme Kool Keith, j'ai l'flow qui coule! Rappe comme Kool G, j'suis l'deuxième effet kiss cool, qui s'coue! J'suis plus un rookie, derrière moi, toute une histoire est là, J'suis à la fois son représentant et son esclave. Multisyllabique mec, du style Big Daddy Kane, J'ai les schémas de Rakim depuis nineteen eighty eight. Du K.R.S. dans le flow, du Chuck D dans l'impact. Depuis Grandmaster et MelleMel le message reste intact! J'dévore la rythmique en boulimique, car J'déplore l'état critique de vos limites. Moi, Sur les basses, je me déplace, je me décale, je veux des phases! Vu que les MCs de vos acabits je les écrase et les efface! C'est coast to coast, et cherche pas à me toaster, Si tes rimes sont si plates que je pourrais les poster! Je clash les dingues, donc tu claques des dents, Je bash les wacks et je lache que des tailles de fat dunks Lyricaux! Te mène en radeau comme Géricault. Tu restes médusé comme la plupart de mes rivaux, Illico, je pète des bêtes de beats, Et puis débile debite: "The bri-the bri-the bricks!" C'est le Black Out! Comme Simon dit: "Get the Fuck Out!" Si j'me bagarre, ça finit en paire de coquards! Trêve de bobards, tu voulais me plonger dans l'formol? Mais j'pète le bocal et te balance une torgnole! Nosepad: J’débarque et place des phases, m’éclate grave, kick le beat. Sur des basses efficaces qui claquent, une rythmique qui casse des briques. C’est d’la technique évidemment. "Cherche pas à comprendre", Et surtout ne sois pas gêné d’apprécier l'aisance déconcertante Avec laquelle mon flow s’écoule. Tu es trop navrant, T’as pas les bases. Retourne à "l’école du micro d’argent" , Car moi j’t’écrase, débite des rimes, exprime des idées, chuis décidé. Même si la piste est minée, j'vise les cimes et brise des clichés. C’est d’"la folie, personne n’en r’vient sans blessure". Certes, Pas encore au top, mais loin du zéro j’perdure. "Le rêve sur mesure dans l’coin du cerveau" j’te jure. Toujours dans ma ligne de mire "à la pointe d’une écriture". "Considère-moi comme une bombe" tic tac tic tac boom! J’fous l’boxon, explose, "boxe avec les mots". Détrône Les faux, les fous qui font du rap un fade bruit d’fond sans consistance. Entre dans la danse, "la valse des enragés" qui ont "du son Qui coule dans les veines" et brisent le silence. "J’garde des traces de mon passé" tout en "Surveillant mes fesses Pour parler au futur". "(le futur) Que nous reseve-t-il ?" J’espère êt' préservé du pire, garder "ma part de songes" intacte. Mon pacte "rap contact", mes constats graves et mon impact. Je jacte, jacasse, sur le track tabasse. Et si t’as pas saisi, "Je suis le solitaire" Loin des pseudo contestataires qui s'trimballent tranquilles en bas résilles. Ça grésille quand j’me pose, car mes propos n’sentent pas la rose. "Rien d’glamour sur le globe" que j’gobe et recrache à ma sauce!
11.
L'orgueil 03:19
L'orgueil Nosepad: L’image qu’on a d’soi-même paramètre les relations humaines Qu’on peut avoir. Parce qu’au fond on calcule tout, quoi qu’il advienne, Pour correspondre à ce schéma idéal mais Souvent si décalé, irréel. Il ne dort que d'un oeil de verre, l'orgueil. Il l'ouvre quand il faudrait qu'on ferme not' gueule. Dur de l'faire taire, cet adversaire pervers Opère et nous ferre sous un air fier: l'orgueil Fils ainé est-ce une explication? Je n’sais pas mais j’ai Très vite attendu du monde un traitement privilégié. Voulu être bien vu, devant sur la scène. Au point d’accepter d’me r'trouver seul, imbus d’moi-même. J’ai passé des heures à défendre des positions bancales, Insister, sans vouloir entendre raison, sans blague! J’avais tort! Et mes interlocuteurs N’ont vu qu’un mec buté….un vrai corrupteur D’idées. J’ai dépassé mes limites, frôlé L’interdit, l’accident, pour tous pouvoir leur prouver Qu’j’étais loin d’être n’importe qui, qu'j'étais solide, inébranlable. J'ai tenté d'étouffer, de cacher mes faiblesses, Paraître sûr de moi, tout fait pour gagner du respect. J’ai haussé la voix, levé la main, tapé du poing, fier, comme un con, Quand j’croyais dur comme fer me faire marcher sur les pieds. J’m’en veux comme j’en veux à ces modèles qui m’ont envoûté. Pourquoi avoir gardé cet air froid, dur, impitoyable? Alors qu’en moi les r’mords se débattaient comme des balles Rebondissantes, laissant au passage des histoires s’éteindre. Coupant des ponts de peur d’avouer mes erreurs, De peur d’avouer, de m’avouer, sans m’avouer vainqueur. J’ai masqué mes pleurs, mes meurtrissures, Me prétendant immortel, insensible imperméable. Et l’pire c’est qu’une part de moi a dû finir Par y croire...Et même en amour, Pour préserver mon armure, mon oreille a fait la sourde. Lorsqu’il aurait fallu rester, assumer, tout faire Pour rester galant, c'est vrai j’ai préféré pester, Insulter, enfin, tourner les talons, Par orgueil. Putain d’orgueil, dont j’aimerais tant faire le deuil, Mais c’est moi... c’est bien moi, j’le reconnais! L’enjeu, c’est juste de parvenir à le dompter. Il ne dort que d'un oeil de verre, l'orgueil, Il l'ouvre quand il faudrait qu'on ferme not' gueule Dur de l' faire taire, cet adversaire pervers Opère et nous ferre sous un air fier: l'orgueil Il surgit à l’improviste, et m’accapare, M’apparente à un autiste, et me fait participer À des scènes dont je n’prends conscience que par La suite, et c’est trop tard….et c’est trop tard…. L'orgueil surgit à l’improviste, et m’accapare, M’apparente à un autiste, et me fait participer À des scènes dont je n’prends conscience que par La suite, et c’est trop tard….et c’est trop tard….
12.
Roue libre 03:54
Roue libre Nosepad: L’envie d’tout casser, d’se défouler, quand la force Des choses fait qu’t’as plus la foi, qu’tu t’dis: « qu’est-ce tu fous là ? » Complètement à l’ouest, quand tu perds le nord. Hors du temps, moral en vrac et tête en miettes, en fait Autant êt’ mort putain ! Quel sens a cette vie ? Lorsque t’es ivre de rage que tout t’échappe que tu Contrôles plus rien. Pataugeant dans c'marécage D'épaisse purée d’purin sur un air déstructuré pourri. Orchestré par des forces occultes, Des spectres aimant te séquestrer. Y faut qu’ça sorte, ok ? Des cris, des coups dans l’vide et puis dans l’mur, le poing qui s’brise, Le sang qui coule, les cris encore, le corps fébrile, des pleurs, c’est triste Des p’lures d’ego, des gros dégâts à l’intérieur! Et merde, quoi! T’rappelles la dernière fois ? C’était juré, promis Qu’ce s’rait la dernière fois. Rire nerveux alors que rien n’va plus, Tu rigoles de quoi ?! Tu dois vouloir noyer l’poisson Dans une gueule de bois. Sacrée façon d’broyer du noir ! Pensées si sombres à croire qu’elles ont eu marre de passer leurs pieds Sales par le paillasson. Tu vas voir le mauvais quart D’heure interminable, le purgatoire. Et le lendemain matin, encore tout engourdi, Mal au crâne et à la main, les souv’nirs en sourdine, Tu n’répondras plus de rien, jusqu’à la prochaine roue libre. Merci encore, et surtout à la prochaine ! K1000: La fatigue s’empare des derniers d’mes remparts, Ça repart, en perte de repères, j’obtempère Avec cette bête qui est en moi, témoin De mes émois, je sens ses griffes acérées, Ces cris arriérés, si primaires, sa crinière, Ses bruits d’aliénée, entends-la s’agiter, Rugir et saliver, comment est-ce arrivé ? À moins que ça n’ait toujours été là ? Dans tous les états, étalé, terrassé, Je cherche les étais, les tréteaux pour me sout’nir. Mais ne trouve que des étaux pour me traiter. Prêt à flancher, je flagelle sur l’plancher, Épanché et tranché, je m'déverse, je n’peux M’étancher, c’est l’danger, tout est confus, un peu Mélangé, j’aimerais m’élancer, mais lassé, Les pieds cloués au sol j’ai dû m’emmêler les lacets. C’est assez, chassez l’naturel, il revient au chaos! Faudrait que j’me tienne à carreau, car ça tourne pas rond! Même si j’ai l’air calme, stable, sage, Que je n’laisse pas d’ place à la rage, J’me méfie de l’eau qui dort, perché dans mon oppidum, Gladiateurs dans l’corridor. Allaitée à l’opium, La bête est maintenue toute ankylosée, Sous tranquillisants, je montre un air équilibré, Ni galère, ni calvaire, n’altère mon humeur, Pas d’accès de fureur, ni de pas de travers, Alors dites-moi pourquoi je ne marche pas droit ? Et qui laisse ces ongles incrustés sur la paroi ?
13.
Le nombre gronde K1000: La cohue, le tumulte, la cohorte, la colère, Les pancartes, la coercition ferrent les cortèges. Dans un brouillard dense lacrymogène, l'acrimonie  Se déchaine, les fumigènes dansent. Jeunes incriminés En comparutions immédiates. Afflux des médias À l'affût, émeutiers et la foule maintiennent le raffut. Slogans rugueux, regards arrogants irriguant Les artères urbaines endiguées avec rigueur et regain. Telle une fresque que l'amertume a dessinée,  Où l'illusion ne fleurit plus à force d'être piétinée. Devantures opulentes éclairées h 24. Pillages, vitrages éclatés par l'impact  Instants de notoriété, jeunesse jouant avec l'interdit,  Cherchant dans l'autorité, toute faille ou interstice. Projectiles d'invectives, armure d'impunité, Fourgons d'incompréhensions, mouvements sans unité. Barrages idéologiques, dissensions et connivences, Adrénaline, Vandalisme, discussions, inconséquence. Pots pourris d'émotions aux multiples dimensions,  Mais seules les images chocs nourrissent les émissions. Grévisme, altercation, pacifisme, revendication,    Activisme, récupération, arrivisme, manipulation, Manifestants étiquetés, prêchant leurs convictions, Militants très inquiétés, dénonçant leurs conditions. Rêves et désillusions se sont rencardés Et pendant qu'il se fait encadrer... Le nombre gronde. Refrain: Le ciel se couvre et L'air est lourd, Les éclairs se couvent car aujourd'hui dehors, Le nombre gronde. Le nombre gronde. L'atmosphère s'électrise, la colère est de mise Et les braises s'attisent car aujourd'hui dehors, Le nombre gronde. Le nombre gronde. Je ne juge pas ce que je ne comprends pas, Et dans un tel cas, je n'y comprends rien. Les phénomènes sociaux m'intriguent, Mais c'est un vrai casse-tête quand j'vois tout c'qu'ils impliquent, Indiquent, tout c'qui s'y imbrique... disons, Que chacun a sa raison que ma raison ignore. Chacun ses émotions, son histoire, ses mécanismes,  Qui le dominent et l'animent, sa part d'innée et d'acquis. Je reste fasciné par chaque facette de l'individu Et l'impact de la foule sur celui-ci, vu Qu'les mouvements d'masse sont à la fois complexes et grégaires, J'entends parler d'insurrection, révolution et guéguerre. Mais je ne veux pas d'explications par le filtre journalistique, Tout en sachant que ma critique ne saurait être analytique. J'observe juste tout en me méfiant de mes perceptions, Sans chercher de bonnes réponses à de mauvaises questions. Refrain: Le ciel se couvre et L'air est lourd, Les éclairs se couvent car aujourd'hui dehors, Le nombre gronde. Le nombre gronde. L'atmosphère s'électrise, la colère est de mise Et les braises s'attisent car aujourd'hui dehors, Le nombre gronde. Le nombre gronde.
14.
Vaudou 02:56
Vaudou K1000: Les nerfs à bout, j'me lance dans l'vide, Je suis ce marabout, qui meurt d'envie, Les yeux révulsés, fuyant le garde à vous, Préfèrant ramper dans la boue plutôt qu'marcher au pas sur La route. Mes rimes mystiques sont des gris-gris, Que je distille, sur des rythmiques, tel un pistil Dans ce bisbille : quelques touches d'huile Qui font tâches, brillent dans l'acrylique. Dure est la turpitude, nature dépitée, Ne sachant plus qu'débiter face à des murs effrités. Sorcellerie vaudou, pour un sérieux coup d'blues, Ma poupée, de toute part, est percée par les vautours! À bout d'souffle, je boursouffle, mes pourtours sont tout pourpres! Je cherche un nouveau départ, mais je suis en bout d'course! Une amulette pour exorciser, Et quelques osselets pour ensorceler, J'déblatère sans interruption mes incantations, Dans c't'univers délétère terre à terre sans sensation. J'entre en transe au milieu des vapeurs, Couvert de braises, dans mon ascèse, à mille lieux des clameurs. Nosepad: Paupières mi closes, le teint blême, la main tremblante, Je me déplace lentement, sans bruit comme en lévitation. Marmonnant d’obscures paroles, je baisse la tête, prends la tangente. État second, j'me sens serein pourtant prêt à l’explosion. De sanglot, de rire, de colère... j’sais pas encore, en fait! C’est pas moi qui décide! Je dessine des signes, Trépigne, frénétique, tandis que mon pinceau saigne. Que l'tissu s’imprègne de toutes mes confidences, La fleur de mon intimité, mes secrets les plus denses. La foudre me transperce, je crache ma bile par convulsions, Puis jette une allumette pour entamer la combustion. Un feu gigantesque s’éveille alors et m’enveloppe. Je danse en son sein, saute comme une antilope. Tout s’éclaire, je vois au plus profond des choses. Le monde se révèle dans les crépitements des braises. Je suis le tout, l’ensemble, la globalité parfaite. Je bous, je tremble, ça va calciner ma tête. Je tourne sur moi-même et finis par glisser à terre. Les flammes accompagnent mon ascension spirituelle. Mon corps s’endort, mais mon esprit parcourt le ciel.
15.
Victimes volontaires Nosepad: Ne m'faites pas croire qu'il n'y a pas d'issue, que le monde s'arrête, qu'il n'y Rien au delà de la palissade! Je n'arrive pas ou plus À gober goulument tous ces récits déments, ces monticules De mensonges et de sales histoires. Même si c'est la nuit noire, On t'apprend qu'à trop t'rapprocher d'la lumière, tu finiras Six pieds sous terre, ou cramé grave comme ce brave Icare . Je n'ai pas la prétention d'analyser toutes les ficelles, Seulement les grosses, et les cordes. Celles qui ont pris l'habitude De nous donner des ordres. Celles qui font tout pour qu'on évite De se sonner les cloches. Tout ça pour former des clostrophiles Et des Hommes dociles. C'est catastrophique De n'plus faire la différence entre le goût d'la belle vie Et celui d'la javel qui remplace bien tranquillement Le sang dans nos veines. À feu doux cuisant en brochettes Avec un écran d'vant nos têtes, ne sachant quasiment rien Faire sans prend'de r'cettes! Réveillons-nous! J'voudrais libérer toutes ces victimes. Leur faire des promesses d'esprits libres, mais au fond est-ce légitime? C'est comme si j'plantais des graines, sans pouvoir les arroser. Car je n'ai pas vraiment d'alternative à proposer! Sans compter qu'certains d'entre eux veulent sans doute croire qu'il n'y a pas D'issue, et qu'au delà de la palissade le monde s' arrête. Elle fait tout pour qu'on l'aime, cette bête qui allaite les têtes, Tente de s'étendre et d'rendre les cœurs nets, Les pensées claires, limpides, car trop souvent simplifiées. Elle s'adresse à tout l'monde, réfléchit pour tout l'monde, S'applique pour que tout l'monde ait l'impression d'être impliqué. Est-ce qu'il vaut mieux être égaré que maladroitement indiqué? K1000: Mon écran est noir, mes pages sont fermées, Mon poste est silencieux, et je suis déconnecté, Débranché, juste une tête à la fenêtre, étranger. À ces problèmes de société montés de toutes pièces. Le doute pèse, mais j'ai appris à en faire mon compagnon, Je goûte l'air loin du bastion des passions, mais tout de même, Je semble largué, à peine débarqué, ignorant De l'actualité, et même si je ne vais m'en targuer, J'en suis éhonté car c'est en partie par volonté. Incrédule, j'ai l'art de n'croire que ce que je sais. Et même si je ne sais rien, j'préfère ne pas savoir que de voir Par le prisme médiatique, ou pire de n'être qu'une part De temps de cerveau disponible! Cependant je dissocie Les médias qui ont une éthique de ceux qui frénétiques et mimétiques Se repaissent de tout, inconséquents, puis nous repassent Des scoops inconsistants telle une épaisse soupe d'incontinence. Le scandale est vendeur et vendable. On modèle L'information car elle aussi subit la loi du commerce. Au ton distant de la voix off on est conditionnés, Et même la pire des conneries peut être cautionnée. On reste infantilisés, bien tranquillisés, Ces médias mercantilisés tendent à nous uniformiser. On a tous les mêmes références, c'est symptomatique, Les mêmes questions, les mêmes réponses automatiques, c'est si pratique. On nous offre des problématiques, des débats, des arguments Des positions que l'on applique, de façon systématique. On se sent libre est vivant, prêt à prendre parti, non En fait, nous ne faisons que suivre la partition.

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released April 24, 2012

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