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À l'envers

from Égarements by K1000

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lyrics

Le quotidien cogne, les acquis se rognent,
À la trogne de ceux qui besognent
À la sueur de leurs pognes, sans même qu'ils ne grognent
Tant la désillusion les renfrogne. On lorgne
Sur Les écarts économiques et l'entente
Sociale est plus que tremblante. Ça fait plus de trente ans
Que les trente glorieuses ont pris la tangente.
Et l'on veut toujours plus quand le marché est en pente descendante.
Les parents s'font des sangs d'encre.
Les seules solutions proposées sont des sentences.
Les discours emplis de condescendance,
Énoncés par une élite incompétente,
Qui t'apprend la vie, un sourire plein d'complaisance,
Car elle même prise dans une course inconséquente.
Certains pensent que cette crise
Vient de notre fainéantise. Alors travaillons plus
Pour gagner plus. Quelle plaisanterie.
Cette hantise de n'avoir rien va nous anéantir.
Des millions de sans emplois,
Des millions d'emplois sans sens, alors en quoi
Un surplus de travail nous ferait sortir la tête de l'eau?
En quelque sorte, à part pour noyer l'poisson ou perdre le dos,
Pourquoi mettriez-vous l'pied à l'étrier
Quand autour de vous tant de métiers sont d'inutilité
Publique? combien ne génèrent que futilité,
Frustration et besoins toujours croissants?
Quand les emplois les plus utiles, les plus harassants,
Les plus ingrats sont méprisés d'un regard glaçant.
Vendre du rêve et spéculer sur des titres,
Fructifier en plaçant ou prêtant les sous d'autrui,
Semble mieux vu que d'aller soi-même au charbon,
Et c'est toujours les mêmes bourriques que nous chargeons.
Allons, Est-ce que de telles différences
De profits, de salaires, de reconnaissance,
Sont justes et nécessaires? Ce système de valeur m'égare,
À labeur égal, les critères de salaire m' échappent,
Serait-ce le monde à l'envers
Ou suis-je moi, la tête en bas, à la renverse?
Vu qu'il semble évident,
Que celui qui étudie jusqu'à vingt-huit ans est plus méritant
Qu'celui qui bosse depuis ces seize,
Et permettez-moi d'émettre des réserves car j'ai certains
Doutes sur le bien fondé d'ces généralités,
Surtout lorsque je me penche sur l'immensité
De la reproduction sociale, car
On n'devient malheureusement pas médecin par hasard.
Et si je semble amer,
Les chiffres eux sont sans appels,
Même si depuis tout petit on t'met dans la tête,
Que tu peux être ce que tu veux la réalité sent la merde.
Fier de nos parcours on d'vient arrogant,
Et vouloir toujours plus vire à l'obsession,
Avec « Le monde t'appartient » pour seul slogan,
Mais qu'y a-t-il de moins légitime qu'une telle possession?
Et qui dit ascension sociale,
Dit hiérarchie, dit ordre social.
Cette échelle est à la fois inique et malsaine,
Elle immisce le malaise, elle divise et admet
La légitimité de notre mise en concurrence,
En l'occurrence, je ne la désire aucunement.
Ceux qui luttent, sont les mêmes qui la consolident.
J'aimerais fuir cet engrenage névrotique.
Mais j'entends cette petite voix me dire: « Monter, tu dois! »
La seule place que j'ai trouvée semble être montrée du doigt.
Car le plein emploi est vu comme un Saint Graal,
Tel un idéal de société. Pourtant est-ce un drame
De s'extraire de cette compétitivité sans merci?
Cette boulimie m'apparaît comme une ineptie.
À quoi servent nos engins, nos machines nos outils?
À quoi sert l'avancée technologique?
Si elle n'est pas là pour nous épargner,
Au fil des années toujours les mêmes harnais.
Travailler plus loin, travailler plus vite,
Mais travailler moins serait-ce si stupide?
Nous voilà motorisés, robotisés, asservis
Par une science qu'on croit avoir colonisée
Mais pourquoi lorsqu'une machine remplace une personne,
Celle-ci deviendrait une personne à charge? Je me questionne.
Quels sont nos besoins et nécessités?
Pourquoi susciter, s'exciter à faire exister
Tant d'emplois dispensables? le travail perd son sens,
Et l'on s'retrouve pauvre dans une société d'abondance.
Bon sang, nous n'sommes plus à l'antiquité,
Et je n'cherche que la tranquillité.
Mais l'oisiveté ici est stigmatisée,
Les tensions sociales sont attisées,
Et quand on n'suit pas les sentiers balisés
On passe pour un assisté.
Car Il est de mise faut faire marcher l'économie.
Quel illogisme. Alors que c'terme devrait être synonyme
D'épargne et de réduction des dépenses,
Il signifie l'inverse, comme c'est étrange.
Le doute décuplé, Je me sens comme dupé
Les modèles de réussites me semblent usurpés,
Jonchés sur une précarité dont ils se repaissent
Juste un amas de chair à la proie des rapaces.
Tout est confus.
Je n'veux que vivre ma vie mais je me consume.
Je perds ma sève, au compte goutte
Dans ce monde à l'envers, et contre tous.

credits

from Égarements, released December 11, 2013
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