Ça y est la nuit arrive, tous, frères et soeurs, sortons,
Vêtus d'ces longs habits austères que nous portons.
Marchons à l'unisson derrière la torche qui nous guide,
Avec pour seul et unique son, ce chant grave qui nous
Hypnotise. Parmi nous,
Plus d'individus, plus rien ne nous dissocie.
Sous les capuches nos prunelles vitreuses luisent,
Reflètent la lune, tandis que la brume s'électrise
K1000:
Les nuages comme leurs doutes se dissipent,
Je dirige mes disciples à l'aide de cette parole
Que je distille, elle est divine disent-ils,
Mais seul le silence apporte l'indicible.
Ils ont fait naitre en moi une chose bien étrange,
Une facette orgueilleuse qui me démange.
Je n'entends plus ce qui me guidait d'antan,
Mais rien qu'à l'idée de les quitter j'en tremble.
Nosepad:
Nous entamons la montée vers le sommet d'la colline
Qui domine la vallée, la plaine. Le maître a promis
Que ça en valait la peine. Et puisque notre
Confiance est totale, nos pas suivent ceux d'celui
Qui veut à tout prix nous ouvrir les yeux.
Et tant pis si le sentier est légèrement
Escarpé, s'il nous emmène là il sait vraiment
C'qu'il fait, d'ailleurs nous sommes arrivés ça y est.
K1000:
La falaise résonne dans l'horizon,
Et l'oraison a raison de mon malaise.
Je sonde les songes, les ondes, les sons,
Le nombre se fond, les ombres gonflent.
Je me sens galvanisé,
prêt à prodiguer mon souffle sacralisé:
"Mes frères, mes soeurs, il est l'heure
d'embrasser la plénitude intérieure!"
Silence complet! Ecoutons!
Laissons l'éclat d'son auréole éclairer tout l'monde!
Je sens son regard pendu à mes lèvres,
la masse s'approche, les battements d'mon coeur s'accélèrent.
Comme pris dans une vague, nous voulons tous être à ses côtés, L'écouter, le toucher, poussés pressés.
"Avancez, venez, goûtez la libération!"
Je me sens comme soulevé, transporté par leur passion.
Où va-t'on, nous qui suivons cet homme voguant au d'sus du sol?
Ne tremblons pas, continuons, car il est notre boussole!
Je suis happé, appelé, enveloppé par le vide.
"Suivez moi! Suivez moi! L'infini nous invite!"
Où est-il, où vont-ils, que s'passe-t-il?
Il est trop tard pour réfléchir, et le gouffre nous attire!
Qui aurait cru que depuis l'début c'était cela qui mattirait.
Je retrouve enfin l'état de grâce qui m'habitait.