NOSEPAD:
Mon corps me lâche progressivement, la souffrance s’étale
Et me mâche lascivement. Je touche mon visage,
Ma peau sèche et fripée rappelle l’écorce ridée
D’un vieil arbre voûté, vidé peu à peu d’sa sève.
Assis à la vitre, ainsi va la vie
Jour après jour, un parcours sans retour
Jamais sans ratures, Élément humain
Je me sens naturellement ému
La nuit dernière malgré moi je n’ai pas dormi
J’ai eu peur de finir à la fois jeune et racorni
J’ai vu mon corps changer, devenir un inconnu
Comme un corps étranger, un affreux kyste, une boule de pus.
Un adversaire à part entière qui partageait mes viscères,
Dont les rappels autoritaires comme par magie m’évincèrent.
Il me priva d’cette liberté que j’avais cru illimitée.
Ma propre prison m’habitait, mon esprit tentait d’imiter
Les sensations évaporées de tout ce que je n’pouvais plus,
Ressassait mes rêves adorés flopée d’paris jamais tenus.
J’me suis vu flétrir pourtant de sève j’étais garni.
Toutes ces années à m’affaiblir en regardant passer ma vie.
La nuit dernière, j’ai eu peur de finir
J’ai vu mon corps changer, me devenir étranger
Un adversaire à part entière dont les rappels autoritaires
Me privèrent de liberté dans la prison qui m’habitait
K1000:
Regard hagard, la peau marquée d’ecchymoses,
Le teint blafard, le corps arqué et qui vogue,
Les souvenirs se ternissent, se recroquevillent ses rêves
Les journées s’éternisent mais le croque veille sur elle.
Désarmée, l’enveloppe qui survit décharnée,
Désormais, c’est l’esprit qui subit les harnais,
Qui subit les années. Devient la pire des lies
Le corps se délite, les fonctions se délient,
Encore ce délire, des tuyaux et des litres
La mort le délivre, Souffrance sans délice
Le souffle s’en délaisse, un instinct s’en délecte,
Un instant sans délais, arrêt de l’intellect.
Tu pensais, que l’esprit ne cesse
Que nos âmes se reverraient là où règne l’innocence.
Dans cet endroit d’amour et de parfaite équité,
Moi je crois que nous ne nous sommes jamais quitté.
Que l’esprit n’est qu’une enveloppe sommaire,
Qui passe et se meurt quand la matière demeure et se meut,
Comme ton corps répandu au devant des fleurs
Sous forme de gaz et de cendre que le vent effleure.
Les cordes sont les mêmes même si change la mélodie.
Nous identifier aux sons, voilà la maladie.
Et s’attacher à l’éphémère ainsi c’est s’ occire ,
Car le métal est précieux mais splendides ses oxydes.
La nuit dernière…
J’ai vu son corps changer, lui devenir étranger,
Un adversaire à part entière dont les rappels autoritaires
La privèrent de liberté dans la prison qui l’habitait.