Ce visage émacié, carnacier, au regard
D'acier, est le seul à pouvoir le gracier.
Mais il n'en fera rien, malheureusement.
Mon adversaire se tient là nerveusement.
Il a le filet et le trident, l'assaut est imminent
Regard intimidant, il pousse un cri strident,
Mais je lève et plonge mon mic tel un glaive,
En plein dans sa plèvre, n'en déplaise à la plèbe.
Ils voulaient du spectacle mais la lutte fut brève.
Du pain, de la soupe et des jeux, mais qu'ils crèvent!
Ils veulent que la foule s'embrase,
Mais une fois dans le corridor, je pleure mon semblable.
Je récite un mantra, apaise le mental,
Adepte de pancrace, j'ai parcouru tant d'endroits
Avant qu'on serre mes lanières, j'ai l'art et la manière,
Mais surveille mes arrières, car courtes sont nos carrières.
Tandis que subsistent leurs stupides guerres puniques,
On lutte dans l'unique but de survivre.
Incapable de s'unir, on subit et fulmine
Pour ces tuniques qui culminent et ce public qui jubile.
Tributaire des tribuns! Mon corps est interné.
Ils disent que si je me bats bien, ils me rendront liberté.
Mais ce n'est pas être libre que de changer de condition.
Personne ne peut me rendre libre, j'en ai la conviction.
Refrain:
On lutte à la guise d'une minorité qui se grise
nos lames s'aiguisent et se glissent jusqu'à ce qu'un
semblable gise dans la sueur, la peur et les pleurs
C'est la loi de l'arène, longue vie à l'empereur!
Nosepad:
Va savoir pourquoi on est tous là, enfermés!
Pourquoi on nous a mis dans la tête que pour sortir sans s'faire tuer,
Fallait tuer l'premier, sans réfléchir trop.
Les crocs pointus acérés, comme des animaux.
Ne faire confiance à personne, garder un œil sur les gradins.
Distraire cette poignée d'hommes qui ne seront jamais atteints.
Mais qui peut-être pourront nous transmettre des compliments,
Saupoudrer nos écuelles de quelques condiments.
Sortir de là, ne plus être esclaves,
On n'y pense même pas. On a pas l'temps c'est déjà
Assez compliqué comme ça de survivre ici bas.
Si t'arrêtes de te battre, jettes à terre tes armes,
Qu'au lieu d'la fermer tu parles, dis que que la guerre c'est mal,
On te tue! Car le faible on l'écrase.
Et finalement en fait, y'a quand même un côté jouissif
Qui s'installe, dans la décapitation, la mise en charpie
D'ses victimes. Est-ce un drame d'accepter les règles du jeu,
D'se jeter à corps perdu dans la bataille?
L'idée d'une révolte solidaire ne germera pas
Dans c' bain d'sang entre frères, dont on n'peut s'extraire.
On nait, on vit, on meurt, en étant gladiateurs.
Jamais dans l'blanc des yeux on ne laisse passer la peur.
Elle reste à l'intérieur, et y'a qu'une chose qu'on crie en chœur
Bien qu'un peu à contre-cœur: "longue vie à l'empereur!"
Refrain:
On lutte à la guise d'une minorité qui se grise
nos lames s'aiguisent et se glissent jusqu'à ce qu'un
semblable gise dans la sueur, la peur et les pleurs
C'est la loi de l'arène, longue vie à l'empereur!
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